Qui fut la première femme à travailler chez BKW?

Rechercher la première femme de l’entreprise dans les archives de BKW représente un véritable défi, car il s’avère impossible de trouver une réponse formelle. Un magazine interne de BKW datant de 1963 donne des informations qui indiquent qu’une femme y est employée. Margrit Gammeter, une clerc du département de l’installation, écrit: 

«Après 43 années de service, j’ai pris ma retraite à la fin du mois de septembre 1963. Je tiens à remercier chaleureusement les Forces Motrices Bernoises et tous mes supérieurs, collaborateurs, collaboratrices et collègues, et leur souhaite le meilleur pour la suite.» 

Ces quelques lignes permettent d’établir deux choses:

1. Madame Gammeter a dû commencer à travailler chez BKW en 1920, soit 22 ans après la création de BKW en 1898.
2. Puisqu’elle ne remercie pas que ses collaborateurs, mais également ses collaboratrices, elle n’était donc pas la seule femme de son département.

Et en effet: en continuant à fouiller, nous trouvons dans un magazine interne de 1959 une photo d’Emma Kneubühl, clerc à Bienne, fêtant son 40e anniversaire de service. Elle a donc rejoint l’entreprise en 1919, soit une année avant Magrit Gammeter. 

Une autre femme a cependant intégré BKW avant Emma Kneubühl. Il s’agit d’Elisabeth Burri, qui commença en 1917, comme en témoigne un article dans un magazine interne de 1957, qui célèbre sa 40e année de présence dans l’entreprise. Cela constitue la mention de collaboratrice la plus ancienne que nous ayons trouvé. Malheureusement, aucune photo ni information supplémentaire à propos d’Elisabeth Burri ne nous sont parvenues.

Une femme qui fait carrière

En recherchant les traces d’une femme qui aurait fait carrière chez BKW autrefois, nous tombons sur un article du magazine interne de 1981. Nous y apprenons qu’une certaine «Fräulein Rosmarie Loosli» est entrée en fonction le 1er septembre 1951 chez BKW. Elle commence en tant que «secrétaire de l’assistance publique» dans le département des caisses-maladie et de retraites, puis travaille en tant qu’assistante du responsable de département avant d’être finalement elle-même promue au rang de responsable de département. Le «poste d’une vie», comme le souligne son supérieur, qui ne tarit pas d’éloges à son sujet et fait valoir ses compétences.

«Au fil des années, le champ d’activités à gérer s’est complexifié, notamment en raison de la croissance de BKW et des prescriptions règlementaires. Fräulein Loosli s’est acquittée de ces tâches avec une impressionnante capacité de travail», continue-t-il.

Elle n’aurait laissé entendre que quelques rares soupirs face aux «nouvelles formalités ou interventions exigées par les autorités» et à la «bureaucratisation croissante, surtout dans le domaine de la santé et des caisses-maladie».

Caisse de retraite et poésie

Un autre passage se révèle intéressant: «Étant la seule femme, elle n’a jamais eu aucun problème avec ses collègues ni avec les responsables de département ou d’exploitation. Très estimée, elle a été traitée avec respect par tous, peut-être en partie parce qu’elle savait, si nécessaire, confronter les autres à l’aide de vers qu’elle formait!»

Dans ce cas précis, «seule» doit être compris comme «seule femme parmi les hommes» et non comme «seule femme parmi d’autres».

Aujourd’hui, les femmes sont plus représentées chez BKW qu’à l’époque de Rosmarie Loosli. C’est ce que montrent les graphiques ci-dessous, issus du rapport de gestion 2022. Et n’oublions pas que BKW a été dirigée par Suzanne Thoma entre 2013 et 2022. 

Le personnel de BKW compte cependant toujours plus d’hommes que de femmes. En tant qu’employeur moderne, BKW s’engage toutefois pour la promotion de la diversité et forme les jeunes, en particulier dans les professions MINT, c’est-à-dire en lien avec les mathématiques, l’informatique, les sciences naturelles et la technique.