Le nouveau monde de l’énergie nécessite un réseau électrique adapté

Plus de 18’000 installations solaires privées sont raccordées au réseau de BKW. Pas moins de 3’624 installations photovoltaïques, 1’375 stations de recharge électriques et 2’282 pompes à chaleur s’y sont ajoutées en 2022. Pour que cette transformation rapide vers un paysage énergétique moderne du système énergétique réussisse, nous avons besoin de conditions-cadres adaptées pour la gestion de l’infrastructure réseau. BKW peut apporter une contribution précieuse à ce débat.

Fournisseur

En Allemagne, si, en cas de risque de congestion du réseau, de nombreux véhicules électriques sont chargés simultanément et que les pompes à chaleur fonctionnent en même temps, les fournisseurs d’électricité auront la compétence à partir de 2024 de limiter la consommation d’électricité de leur clientèle par une intervention à distance. Un propriétaire de Tesla pourrait alors charger sa voiture seulement jusqu’à ce que la batterie suffise pour parcourir 50 kilomètres, rapportait récemment le NZZ. 

 

Extension du réseau de distribution actuel: une nécessité

Ce scénario est-il également envisageable en Suisse ? «À moyen terme, de telles situations peuvent également se produire chez nous si l’extension du réseau et les procédures d’autorisation nécessaires ne sont pas sensiblement accélérées», indique Andreas Ebner, membre de la direction administrative de BKW Power Grid. En effet, le réseau de distribution actuel n’est pas conçu pour faire face à la transition énergétique et doit être considérablement développé. De fait, le réseau est surchargé, non seulement par la hausse de la consommation d’électricité due à la décarbonisation du transport individuel et aux besoins en chaleur, mais aussi par l’injection accrue de courant solaire.

portrait d'Andras Ebner
Andreas Ebner, membre de la direction administrative de BKW Power Grid

Selon l’étude sur le réseau de distribution réalisée par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), les coûts d’extension du réseau de distribution devraient s’élever à 30 milliards de francs d’ici à 2050 dans le scénario de base. Selon cette même étude, dans le scénario le plus défavorable du point de vue du réseau de distribution, les coûts d’extension risqueraient même d’atteindre 66 milliards de francs. Ces coûts sont en fin de compte supportés par les consommateurs et les consommatrices via une augmentation correspondante des taxes de réseau. «Nos calculs nous indiquent des valeurs similaires. Voilà pourquoi nous estimons qu’il est essentiel de mener dès à présent une discussion sur un système global optimisé comprenant la production d’énergie, les réseaux de distribution, la consommation d’électricité et le stockage de l’énergie», explique Andreas Ebner.​​​​​​​​​​ Cette discussion est d’autant plus urgente qu’il existe de nombreux malentendus sur l’approvisionnement en électricité. 

 

Limiter les coûts d’extension grâce au peak shaving

«Désireuses d’apporter une contribution personnelle à la transition climatique, de nombreuses personnes investissent dans des panneaux solaires, des bornes de recharge et des pompes à chaleur. Nous soutenons ces efforts.» Mais contrairement à l’opinion courante, cela ne soulage pas le réseau de distribution. En effet, la production locale d’électricité n’est quasiment jamais aussi importante que les besoins en électricité à cet instant-là. Cela signifie que l’électricité produite en trop sur une courte période, par exemple par le photovoltaïque, doit être absorbée par le réseau. Et la nuit, lorsque les panneaux solaires ne produisent pas d’électricité, il faut du courant du réseau pour recharger les voitures électriques, par exemple. Pour que le réseau ne soit pas surchargé et ne devienne pas un risque pour la sécurité, il doit être conçu pour fournir à tout moment la puissance maximale possible. C’est là qu’il faut intervenir pour limiter autant que possible les coûts d’extension, précise Andreas Ebner.

 

Toit de maison avec installation PV pendant le coucher du soleil

BKW propose depuis longtemps de limiter l’énergie injectée dans le réseau des installations solaires à 70% de la puissance installée. Ainsi, une extension moindre du réseau permettrait de raccorder davantage d’installations solaires au réseau et de disposer ainsi de plus d’énergie solaire. Comme les installations solaires ne produisent à pleine charge que pendant quelques jours (en été), ce «peak shaving» n’entraînerait que des restrictions mineures. Et pour les propriétaires des installations photovoltaïques en question, la puissance verrouillée ne serait pas perdue. Ils devraient toutefois utiliser ce courant pour leurs besoins propres ou le stocker dans une batterie. En revanche, les coûts d’extension du réseau se réduiraient de manière significative.

 

«Nous avons besoin d’un grand nombre de nouveaux électriciens et nouvelles électriciennes de réseau pour pouvoir réaliser l’extension du réseau.»
Andreas Ebner

Ce qu’il faut pour réussir la transition énergétique, ce sont des conditions-cadres adaptées au paysage énergétique actuel et qui tiennent également compte des réseaux de distribution. Les objectifs et les incitations des secteurs de la production d’énergie, des réseaux de distribution, de la consommation d’électricité et du stockage de l’énergie doivent être coordonnés de sorte que les diverses solutions individuelles ne viennent pas alourdir le système global. «Par ailleurs, nous avons besoin d’un grand nombre de nouveaux électriciens et nouvelles électriciennes de réseau pour pouvoir réaliser l’extension du réseau. Ils sont tout aussi nécessaires à la transition énergétique que les installateurs et installatrices solaires», conclue Andreas Ebner.

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