FLAK – la valeur de la flexibilité dans la production d’électricité

Le monde énergétique est en mutation. L’électricité provient de plus en plus souvent de centrales éoliennes et solaires non flexibles qui produisent lorsque le vent souffle ou que le soleil brille. Pour compenser cela, les installations de production flexibles sont plus demandées que jamais. BKW a réuni ses centrales au fil de l’eau, non flexibles, dans un pool pour les flexibiliser. Alors que jusqu’à présent, elle achetait de l’énergie d’ajustement pour compenser les écarts entre les prévisions et la production de ses centrales au fil de l’eau, elle utilise désormais cette énergie pour compenser les fluctuations du réseau électrique. Elle contribue ainsi à préparer l’avenir énergétique.

BKW puise ses racines dans la production d’électricité issue de la force hydraulique. Un an après sa création, son prédécesseur met en service sa première installation hydroélectrique, la centrale de Hagneck, en 1899. Au fil des ans, d’autres centrales au fil de l’eau viennent s’y ajouter. Aujourd’hui, BKW exploite une trentaine d’installations, notamment le long de la Simme, de la Kander et de l’Aar. «Depuis un peu plus de 100 ans, BKW produit de l’électricité ici, toujours fidèle au principe de générer la plus grande quantité d’électricité possible à partir de chaque installation», explique Manuel Fischer, Senior Asset Manager.

 

Vielle centrale hydroélectrique de Hagneck
Hagneck: La première centrale hydroélectrique de BKW.

Un monde en pleine mutation

Dans les années 2000, on observe les premiers signes de changement dans le monde énergétique, jusqu’ici stable. Une plus grande sensibilisation à la durabilité et des décisions politiques ont conduit à l’encouragement, et donc à l’expansion toujours plus grande de la production d’une nouvelle énergie renouvelable. Cette énergie présente de nombreux avantages. Elle est notamment beaucoup plus respectueuse de l’environnement que les centrales au gaz ou au charbon, qu’elle est destinée à remplacer à moyen terme: L’exploitation des centrales hydroélectriques, éoliennes et solaires n’émet pas de CO2. Le revers de la médaille: la production hydroélectrique varie en fonction des saisons et des conditions météorologiques, une centrale éolienne ne produit de l’électricité que lorsque le vent souffle, une installation solaire principalement lorsque le soleil brille. «Aujourd’hui, grâce à des instruments et des prévisions appropriés, la production escomptée est plus facile à prévoir. Cependant, ces installations ne peuvent être contrôlées que d’une manière très limitée. De fait, elles sont considérées comme des centrales électriques non flexibles du point de vue du marché», détaille Othmar Schuler, responsable du commerce Intraday & Energy Logistics.

Avec l’augmentation de la part de la production non flexible, la demande et la valeur de la flexibilité dans le parc de centrales électriques ont augmenté en même temps. Cela s’est traduit par deux exigences: premièrement, produire au plus près des prévisions et deuxièmement, être capable d’absorber les fluctuations des centrales à production irrégulière.

Centrales solaire et éoliennes
Les centrales éoliennes et solaires peuvent être exploitées sans émissions de CO2, mais uniquement lorsque le vent souffle ou que le soleil brille.

Nouveau mode de pensée

Pour BKW, ce furent les objectifs du projet FLAK: Flexibilisierung Laufwasserkraftwerke. (NDT: Flexibilisation des centrales au fil de l’eau) «FLAK a également incarné un nouveau mode de pensée, car les centrales au fil de l’eau étaient auparavant considérées comme des centrales non flexibles: plus l’apport en eau était élevé, plus la production d’électricité était importante. Nous avons donc cherché des solutions pour produire à la place de l’électricité au moment le plus opportun», poursuit Manuel Fischer. Selon les deux objectifs, «opportun» signifie: produire de l’électricité conformément aux prévisions, ou produire ou ne pas produire lorsque cela est nécessaire pour compenser un déficit ou un excédent de production des autres centrales.

La veille, le négoce d’électricité de BKW communique la production prévue au gestionnaire de réseau national Swissgrid. Ce dernier a pour mission d’assurer la stabilité du réseau d’électricité suisse, c’est-à-dire de veiller à ce que la quantité d’électricité produite et consommée soit toujours la même. Tant que la production des centrales au fil de l’eau était basée sur le principe de la production maximale par centrale, il y avait parfois des écarts importants entre les prévisions et la production réelle. Cela entraînait une instabilité du système, que Swissgrid devait corriger et pour laquelle une énergie d’ajustement était facturée à BKW.

Contrôle intelligent des centrales électriques

«Avec FLAK, on a désormais un lien direct entre les prévisions du négoce et la production des centrales au fil de l’eau», explique Othmar Schuler. Un régleur y a été installé pour permettre un contrôle intelligent. En d’autres termes: les centrales au fil de l’eau produisent dans la mesure du possible en fonction des prévisions faites à l’avance. La solution réside non pas dans une centrale en particulier, mais dans leur regroupement.

 

Représentation de l’énergie d’ajustement sans et avec FLAK
La production étant plus proche des prévisions, on a besoin de moins d’énergie d’ajustement.

Différentes centrales au fil de l’eau de BKW présentent une certaine flexibilité. Ainsi, la centrale hydroélectrique de Spiez dispose par exemple d’un réservoir de stockage avec l’étang de Spiezmoos. Il en va de même pour la centrale hydroélectrique de Mühleberg et le lac de retenue de Wohlen. «Avec FLAK, ce n’est plus la production d’une centrale en particulier qui est optimisée, mais toute la cascade des centrales électriques qui est contrôlée de manière à ce que la production soit aussi proche que possible des prévisions», poursuit Manuel Fischer. Les centrales électriques telles que Spiez ou Mühleberg peuvent utiliser leurs volumes de stockage pour absorber les fluctuations imprévues dans la cascade de centrales. Grâce à FLAK, une série de centrales non flexibles est ainsi transformée en un parc de centrales flexibles.

 

Centrale hydroélectrique de Spiez avec l’étang de Spiezmoos
Avec l’étang de Spiezmoos, la centrale hydroélectrique de Spiez dispose d’un réservoir de stockage qui permet une certaine flexibilité.

Contribution à la transition énergétique

Grâce à FLAK, il est possible de compenser plus que les fluctuations de production au sein du parc de centrales. «Au lieu de devoir acheter uniquement de l’énergie d’ajustement à Swissgrid en cas d’écarts par rapport aux prévisions, BKW fournit désormais aussi elle-même des services système avec son parc de centrales», conclut Othmar Schuler. Cela signifie que BKW garde une certaine puissance en réserve pour la mettre à disposition de Swissgrid lorsqu’il devient nécessaire de compenser les fluctuations, notamment des installations éoliennes et solaires. Cela n’est aussi possible que grâce au regroupement des centrales électriques, qui permet de flexibiliser et de contrôler la production. Le parc de centrales peut également inclure d’autres nouvelles centrales renouvelables plus petites et compenser ainsi une production supplémentaire peu flexible. Avec FLAK, BKW contribue ainsi à la stabilité du réseau électrique et à la réussite de la transition énergétique.

 

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