La désaffectation de la centrale nucléaire de Mühleberg (CNM) est un projet de grande envergure. Cela se voit, entre autres, aux quantités de matériel qui ont déjà été démontées à la CNM, à savoir plus de 3’000 tonnes après environ onze mois de démantèlement. Certains matériaux sont plus petits, comme les briques anti-éclats, mais pèsent tout de même entre quatre et douze tonnes. Parmi les matériaux plus gros et plus lourds, on compte, outre les transformateurs, les deux stators des générateurs. Pendant l’exploitation, ils ont assuré la production d’électricité avec les rotors. D’une hauteur et d’une largeur de près de quatre mètres chacun et d’une longueur de cinq mètres et demi, ils pèsent respectivement 144 tonnes, soit autant que 170 Coccinelle de Volkswagen. Ils sont donc trop lourds pour être évacués de la salle des machines à l’aide de la grue qui est conçue pour supporter «seulement» 80 tonnes.
Un échafaudage est installé dans la salle des machines
Ainsi, il en faut plus pour retirer les deux fois 144 tonnes de la salle des machines. Concrètement: un échafaudage de levage pour charges lourdes. Celui-ci est construit par la société Hebetec de Hindelbank. Cette entreprise est spécialisée dans les techniques de levage. L’échafaudage de levage pèse à lui seul près de 240 tonnes. Avec ses 63 mètres de long, 18 de large et 9 de haut, il occupe la quasi-totalité de la salle des machines. Ses 46 éléments porteurs assurent la stabilité. Une fois qu’il a été érigé, le personnel de Hebetec vérifie qu’il est parfaitement installé et fixé. Ce n’est qu’alors qu’ils y attachent le premier stator. Ce dernier avance tout doucement, à raison de huit centimètres par minute. Le stator est d’abord relevé de deux mètres, puis avancé en position suspendue. Deux jours plus tard, il en va de même pour le deuxième stator. Comme il traverse toute la salle des machines sur plus de 60 mètres de distance, il est littéralement «en suspens» pendant 14 heures au total.
Pas d’enlèvement sans inspection
Enfin, c’est parti pour une descente de dix mètres à l’issue de laquelle les 144 tonnes sont placées sur la remorque d’un poids lourd. Il faut s’imaginer un camion de transport de voitures sur lequel il n’y a pas cinq ou dix mais 170 Coccinelle. Il n’est donc pas surprenant que le poids lourd soit doté de 18 essieux et 124 roues.
Le stator est d’abord conduit dans un hangar sur le site de la CNM. A la sortie de la salle des machines, et ensuite dans le hangar, des collaborateurs de la CNM vérifient s’il présente des traces de radioactivité. Comme tout matériel provenant de la zone dite contrôlée, c’est-à-dire de la zone potentiellement radioactive. Celle-ci inclut également la salle des machines. Ce n’est que lorsqu’il a été prouvé que le stator ne présente aucune radioactivité qu’il peut quitter le site de la CNM.
A présent, le poids lourd transportant le stator se dirige vers l’entreprise de recyclage du groupe Thommen qui traite le matériau des deux stators. Elle sépare les matériaux recyclables des substances nocives. Ces dernières expliquent pourquoi les stators ne sont pas démontés sur place. Les composants en cuivre et en acier peuvent être recyclés et réintroduits dans le cycle des matériaux.
Actuellement, le personnel de Hebetec démonte à nouveau l’échafaudage de levage pour charges lourdes dans la CNM. Comme il a également été installé dans la salle des machines, il doit lui aussi être soigneusement contrôlé en vue d’une radioactivité éventuelle. Une fois l’inspection terminée, l’échafaudage de levage pour charges lourdes peut être évacué. La CNM est définitivement
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