Yamshid, vous êtes data scientist. Que cela signifie-t-il concrètement?
Habituellement, les data scientists viennent du domaine informatique. En venant du monde des affaires, ma propre expérience m’a appris à connaître les défis techniques spécifiques. Mon domaine d’activité se concentre sur ces questions: à quelles données avons-nous accès et comment en générer de la valeur ajoutée pour nos clients. Il peut s’agir de données internes du réseau, de données de mesure des clients, mais également de géoinformatique publique, comme le potentiel solaire des bâtiments. Plus il y en a, mieux c’est. Notre mission consiste à intégrer ces données indépendamment de la technologie et à faire en sorte que l’on puisse les utiliser de différentes manières, que ce soit pour l’apprentissage automatique, l’intelligence artificielle ou les programmes auto-écrits.
Il s’agit donc toujours d’une plus-value concrète. Un exemple: en associant les dernières données issues de différentes sources, nous pouvons accompagner tous les clients de BKW en leur fournissant des renseignements précis qui leur permettront de choisir la taille optimale de leur future installation solaire. Autre exemple parlant: au cours des cent dernières années, les contrats de servitude conclus avec les propriétaires fonciers ont été traités manuellement, car les données qu’ils contiennent sont présentes sous forme écrite non structurée. Nous travaillons sur un projet qui automatiserait ce processus via l’apprentissage informatique. Par rapport à une numérisation manuelle, cela permettrait d’économiser de l’argent et surtout du temps, dont on pourrait alors disposer pour des tâches plus importantes.
Qu’est-ce qui vous vient d’abord à l’esprit lorsque vous entendez le mot «avenir»?
Je pense à plus de décentralisation et à plus d’électromobilité. Mais au fond, nous n’avons aucune idée de ce à quoi va ressembler l’avenir dans 20 ans. Ce qui est incroyable, c’est à quel point tout se développe de manière exponentielle. C’est cela qui rend mon travail si passionnant, et important aussi.
Quels sont pour vous les défis majeurs de BKW afin qu’elle puisse continuer à être bien positionnée à l’avenir?
Le plus important est que tous les acteurs du domaine travaillent de concert. Pour ce faire, nous avons créé une équipe interdisciplinaire appelée NetIntel: celle-ci réunit des experts en données, en technologies de cloud, en géo et en réseau qui collaborent pour mettre en œuvre des projets toujours plus complexes. Nous travaillons de manière agile par sprints de trois semaines, en réussissant d’abord à mettre en œuvre de petits Use Cases, puis en multipliant les succès avec des cas similaires.
À ce jour, quel est votre projet (d’avenir) le plus passionnant?
Le projet d’innovation HIVE. L’électromobilité, la batterie décentralisée et le développement de puissances photovoltaïques mènent à une complexité croissante, continue et inédite du système énergétique. L’expertise technique et l’expérience ne peuvent pas suffire à maîtriser cette complexité – celle-ci nécessite des algorithmes et des modèles intelligents. En partant d’actifs énergétiques individuels (une installation PV, une batterie, une borne de recharge, etc.), nous pouvons simuler leurs effets et leurs interactions sur des chiffres-clés pertinents du réseau, de l’énergie et du climat. Cette intelligence HIVE constitue la base de la planification et de l’exploitation de cellules énergétiques.
En tant que collaborateur, peut-on se préparer à l’avenir? Quels conseils donneriez-vous à vos collègues?
BKW a besoin de compétences en matière de données. D’autres secteurs, comme la finance ou les médias, sont déjà bien en avance, alors que le secteur de l’énergie n’en est qu’à ses débuts. En tant qu’expert en données, on peut réellement contribuer à façonner l’avenir.
Yamshid Farhat Quiñones
fait partie de BKW depuis février 2013. Il a tout d’abord travaillé pour Ingénierie Smart Grid, a ensuite été intégré à l’équipe solutions numériques réseau de distribution, pour désormais faire partie du secteur innovation et technologie numérique de BKW Power Grid. Ingénieur en électronique de formation, il est titulaire d’une maîtrise en énergie de l’université d’Aalborg, avec une spécialisation dans les systèmes d’énergie éolienne, d’un CAS en gestion de projet et continue à apprendre «sur le tas». BKW l’accompagne dans cette démarche, actuellement dans sa thèse de doctorat à l’Université de Berne dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Position: Data scientist Grid Analytics
Entreprise: Power Grid, secteur d’activité Réseaux
Article de Inmotion
Cet article vient de «Inmotion», le magazine du personnel du groupe BKW. Vous trouverez le numéro complet au format PDF ici.
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